lundi 11 janvier 2016

Emili Bellefleur

Emili Bellefleur est une de ces improvisatrices qui a toujours été intéressée au développement de l'improvisation dans son ampleur provinciale, de ses timides débuts comme substitut de l'équipe de la Cité-des-Jeunes A.M. Sormany à Edmundston à la fin des années 90s, participant tout de même à des premiers échanges intraprovinciaux via Internet et devenant éventuellement capitaine d'une équipe qui remporte la Gougoune (2001), jusqu'à après son départ du Nouveau-Brunswick quand elle devient ambassadrice de nos valeurs en arbitrant pour un certain temps au Manitoba, terminant son séjour là en 2012 comme Joueuse de l'année. Entre les deux bouts de cette carrière, elle joue à divers endroits comme aux Jeux de la Francophonie, au Mondial Junior de Val-Cartier avec la RINO, aux Fêtes de la Nouvelle France (pour le Manitoba), et à la Ligue d'improvisation du Centre universitaire de Moncton (Licum) pour plusieurs années, atteignant le rôle de capitaine et de membre de son équipe étoile, ainsi qu'à la Ligue d'improvisation acadienne, avant de devenir une des arbitres les plus mémorables de la ligue, exportant son style à divers tournois comme la Gougoune, le Richard-Therrien (où elle a aussi joué comme membre de la mythique LISA) et  la Coupe universitaire.

En tant que joueuse, on la reconnait comme une des premières, ou du moins des plus influentes, à rejeter la notion qu'une joueuse doit nécessairement jouer des rôles typiquement féminin, ou dans un style que la vieille garde reconnaissait comme féminin. Cette veine « féministe » sera prouvée infectieuse alors que plusieurs autres joueuses de son temps - dont Annik Landry, Elyse Hamel et Carolynn McNally, des femmes qui deviendront toutes aussi influentes sur l'impro néo-brunswickoise dans les années à venir - racontent aujourd'hui avoir été inspirées par elle à briser les barrières d'un conventionnel désuet. Comme arbitre, elle fera sa réputation rapidement, son arbitrage corsé lui accordant le surnom de « Queen of Mean » ou « Reine de la Haine » dès son premier tournoi. Les joueurs allaient vite apprendre à redouter, mais surtout respecter, les banderoles rouges en paillettes.

Une petite mention doit aussi aller à France, sa mère, qui, peut-être portée par l'engouement de sa fille, a prêté support à la gang d'impro plus d'une fois, offrant sa maison comme « bed & breakfast » et ses habiletés de couturières aux besoins de la cause. L'impro, c'est familial! (Photo et texte : Michel M. Albert.)

Aucun commentaire:

Publier un commentaire